Au cœur des défis quotidiens des professionnels de santé militaires en Ukraine se profile une problématique cruciale : l’épuisement professionnel. Comment alors, dans ce contexte intense et exigeant, la conviction se révèle-t-elle être un remède salutaire? Plongeons ensemble dans le récit captivant de ces héros en blouse blanche, portés par une force intérieure inébranlable, prêts à repousser les limites de l’épuisement pour mieux soigner.
Le poids des responsabilités et le défi de l’épuisement professionnel
Lorsqu’il a accepté de devenir médecin pour l’armée ukrainienne, Vitaliï était conscient des grandes responsabilités qui l’attendaient. Il s’est promis de se préserver en évitant tout stress inutile, décidé à tenir sur la durée. Cependant, après plus de deux ans de guerre, et face à l’avancée incessante des troupes russes, cette volonté est continuellement mise à l’épreuve. Sur le front est, où il sert, le niveau de fatigue est devenu extrêmement élevé pour tout le monde.
Les conséquences d’un conflit prolongé
L’armée de Kyiv fait face à une pénurie de recrues et l’épuisement des troupes est flagrant. « L’ennemi attaque et avance, presse constamment… Donc les gars manquent de sommeil et sont épuisés », ajoute Vitaliï, alors qu’il vient de soigner un militaire grièvement blessé. Les avancées russes, bien qu’à petits pas, jouent sur le moral des soldats et causent des pertes significatives dans les rangs ukrainiens.
Le trauma du quotidien
Le soldat que Vitaliï vient de soigner a été victime d’une attaque de drones russes, qui a tué un de ses camarades et en a blessé un autre. Bien qu’il ait survécu, il a perdu presque entièrement une main et ses jambes nécessitent des soins intensifs pour être sauvées. « Sans bonne médecine, il y aurait des pertes très lourdes », souligne Andriï, un secouriste de 46 ans. Le regard d’un blessé ramené à la vie est ce qu’il préfère voir. Malgré tout, la fatigue et l’épuisement se lisent sur les traits des soignants.
Adaptations et stratégies de survie
Face à cette situation, chacun adopte ses propres stratégies pour gérer la pression. Vitaliï tente de maintenir sa stabilité en pratiquant un peu de sport lorsqu’il le peut, comme faire quelques pompes ou prendre une sieste. « Et bien sûr, la conviction qu’on peut encore survivre nous porte », affirme-t-il, convaincu que l’Ukraine finira par l’emporter.
De son côté, Andriï a recours aux antidépresseurs pour gérer son stress post-traumatique, alors que, selon ses propres mots, il sait qu’il ne pourra jamais « revenir à la vie civile » après tant de temps passé au front.
Entre conviction et réalité
Malgré tout, la réalité de la guerre est omniprésente, et tous les soignants en sont profondément marqués. « Quand on est ici en permanence, avec le sang tout le temps, la mort tout le temps, les civils ne nous comprennent pas et on ne les comprend pas », estime Andriï. Pour lui, « tous ceux qui ont participé à cette guerre n’en reviendront pas, ni vivants ni morts ». Cette déconnexion avec la vie civile est peut-être l’un des prix les plus lourds à payer pour ces professionnels de santé militaires.