Récemment, un groupe d’élus américains a intensifié la pression sur Meta, la société mère de Facebook et Instagram, en demandant des comptes sur la prolifération des publicités promouvant des drogues illégales sur ses plateformes. Cette situation soulève des interrogations cruciales sur la responsabilité des géants technologiques dans la régulation des contenus diffusés et sur les implications éthiques et sociales d’une telle présence en ligne. Alors que les signaux d’alarme se multiplient face à l’impact de ces annonces sur la santé publique et la sécurité des utilisateurs, le débat sur le rôle de Meta dans la facilitation de ces pratiques douteuses prend de l’ampleur.
Une inquiétude partagée par des élus des deux partis
Une lettre signée par une vingtaine d’élus, issus aussi bien des rangs démocrates que républicains, a été adressée à Meta (les plateformes Facebook et Instagram). Cette initiative est le reflet d’une préoccupation croissante face à la présence de publicités pour des drogues illégales sur ces réseaux sociaux. Les signataires évoquent des informations alarmantes, révélant que ces annonces ont été jugées de plus en plus fréquentes.
Il est à noter que cette lettre a été mise en lumière à la suite d’enquêtes menées par des médias, dont le Wall Street Journal, ainsi que par l’ONG Tech Transparency Project. Ces enquêtes ont mis en évidence la nature préoccupante de telles publicités en ligne.
La problématique des opioïdes aux États-Unis
Les élus soulignent que Meta a approuvé des annonces qui semblent être clairement orientées vers la vente de drogues, y compris des boîtes d’OxyContin, un médicament souvent lié à la crise des opiacés aux États-Unis. Cette surprescription a été identifiée comme un facteur déclencheur dans une crise ayant causé plus de 700 000 victimes entre 1999 et 2022.
Les membres du Congrès réitèrent leurs préoccupations en indiquant que Meta ne respecte pas sa responsabilité en matière de protection des utilisateurs et de régulation des contenus, mettant ainsi en péril le bien-être des jeunes et des populations vulnérables.
Une stratégie publicitaire controversée
Les élus soulignent la gravité de la situation en précisant que les annonces incriminées ne proviennent pas du dark web ou de pages cachées, mais sont plutôt des publicités approuvées et monétisées par Meta. Ce constat est d’autant plus troublant qu’il va à l’encontre des promesses faites par le patron de l’entreprise, Mark Zuckerberg, lors de précédentes auditions au Congrès où il avait présenté des excuses concernant l’exploitation des réseaux sociaux.
Une réponse de Meta et des attentes des élus
En réponse à la lettre, Meta a déclaré avoir reçu le document et prévoit d’y répondre. Un porte-parole de l’entreprise a affirmé que leurs systèmes étaient conçus pour repérer de manière proactive les contenus illégaux, en rejetant par ailleurs des centaines de milliers de publicités jugées non conformes à leurs règles en matière de drogue.
Un appel à des mesures de protection renforcées
Les élus expriment leur besoin de mesures de protection supplémentaires pour garantir la sécurité des utilisateurs. Ils ont signalé avoir systématiquement rencontré des résistances de la part de Meta lorsqu’ils ont tenté d’instaurer des dispositifs plus robustes pour contrer ces abus.
Le modèle économique de Meta, qui repose en grande partie sur l’algorithmie de personnalisation, est mis en cause. Les élus ajoutent qu’il est difficile de croire en l’absence de complicité de la part de l’entreprise lorsqu’elle propose des publicités pour des drogues à des populations vulnérables.