En France, l’ascension de l’extrême droite lors des élections législatives a déclenché des manifestations et créé des tensions au sein de la coalition de gauche.
Grande mobilisation contre l’extrême droite
En France, plusieurs centaines de milliers d’opposants à l’extrême droite ont défilé ce samedi, répondant à l’appel de syndicats, d’associations et de partis de gauche sous la bannière du Nouveau Front populaire. Ces manifestations ont eu lieu suite aux résultats des élections législatives qui voient l’extrême droite progresser de manière préoccupante.
D’après le syndicat CGT, environ 640 000 personnes ont manifesté sur l’ensemble du territoire, dont environ 250 000 à Paris. Les autorités estiment en revanche ces chiffres à 250 000 manifestants en France et 75 000 dans la capitale. Des grandes villes comme Marseille, Bordeaux et Lille ont également enregistré une forte affluence.
Slogans et déclarations fortes
Les cortèges ont été marqués par des slogans virulents comme « Bardella, casse-toi, la République n’est pas à toi » et « Pas de quartier pour les fachos ». De nombreux participants ont exprimé leur inquiétude face à la montée du Rassemblement national (RN) et son leader Jordan Bardella, pressenti pour occuper le poste de Premier ministre.
À Marseille, Jean Cugier, professeur d’EPS, a déclaré : « Nous sommes tous des enfants d’immigrés » et a dénoncé le repli sur soi prôné par l’extrême droite. À Paris, Marie Chandel, employée de l’Éducation nationale, a manifesté en déclarant défendre les droits des femmes, l’égalité et l’écologie.
Déroulement des manifestations et déploiement sécuritaire
Les manifestations se sont déroulées majoritairement dans le calme, bien que quelques tensions aient été signalées. Vingt personnes ont été interpellées, et cinq membres des forces de l’ordre ont été légèrement blessés. Quelques dégradations ont été constatées à Paris, notamment dans des agences bancaires.
Pour assurer la sécurité, 21 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés sur tout le territoire français.
Tensions internes au Nouveau Front populaire
Les manifestations ont également mis en lumière des divisions internes au sein de la coalition de gauche. La France Insoumise (LFI) a récemment décidé de ne pas réinvestir plusieurs figures historiques opposées à Jean-Luc Mélenchon, alimentant des accusations de « purge ».
Le leader des écologistes, Marine Tondelier, a appelé à redonner la flamme de l’union, en opposition à celle du Front national. Olivier Faure, chef des socialistes, a souligné l’importance du rassemblement face aux défis cruciaux, malgré les différences internes.
Les propositions de la majorité
En parallèle, Gabriel Attal, figure de la majorité, a dévoilé une série de mesures pour renforcer le pouvoir d’achat des Français. Parmi celles-ci figurent :
- Baisse des factures d’électricité de 15 % dès l’hiver prochain
- Mise en place d’une complémentaire santé publique à 1 euro par jour
- Augmentation de la prime « Macron » versée par les entreprises jusqu’à 10 000 euros
Au journal de 20 heures de France 2, Attal a critiqué les projets du RN et du Nouveau Front populaire, les qualifiant d’irréalistes et susceptibles de mener à la « ruine économique ».
Réactions diverses et appel à la neutralité
Nicolas Sarkozy a critiqué la décision d’Eric Ciotti de rallier le RN, et l’attaquant français Marcus Thuram a appelé à lutter pour éviter une victoire de l’extrême droite. La Fédération française de football (FFF) a demandé à éviter toute pression politique sur l’équipe de France.