Lors de l’élection présidentielle américaine, le débat catastrophique de Joe Biden a soulevé des questions sur la possibilité de le remplacer. Que pourrait signifier un tel scénario pour l’avenir politique des États-Unis ?
La prestation de Joe Biden lors du premier débat de la campagne présidentielle a semé un vent de panique chez les démocrates américains. Apparaissant désorienté et bafouillant à plusieurs reprises, le président sortant n’a pas réussi à rassurer sur sa forme physique et son acuité mentale. Ceci a alimenté des doutes sur sa capacité à gouverner pour un nouveau mandat de quatre ans.
Quelques voix s’élèvent pour réclamer un retrait
Commentateurs et militants démocrates ne sont pas restés indifférents. David Axelrod, ancien conseiller du président Barack Obama, a indiqué sur CNN : «Il va y avoir des discussions pour savoir s’il doit continuer». De son côté, l’éditorialiste du New York Times Nicholas Kristof a exprimé un souhait similaire, déclarant : «Je souhaite que Biden réfléchisse à sa performance lors de ce débat, puis annonce sa décision de se retirer de la course».
La contrainte des règles du Parti démocrate
Remplacer le président sortant est toutefois une tâche ardu, car Joe Biden bénéficie d’une légitimité totale suite aux primaires. Avec 3900 délégués sur 4000 acquis, il a écrasé la compétition et est censé être officiellement investi lors de la convention démocrate à Chicago en août prochain.
En réalité, Joe Biden ne pourra être remplacé que s’il renonce de lui-même. La charte du Comité national démocrate prévoit bien des dispositions en cas d’incapacité, mais rares sont ceux qui oseraient prendre une position hostile contre le président actuel.
Scénario d’un désistement
Si Joe Biden se désistait, les délégués deviendraient libres de soutenir le candidat de leur choix lors de la convention de Chicago. Cela entraînerait une convention ouverte avec de multiples tours de scrutin et du lobbying intense, un processus qui n’a pas été vu depuis la convention républicaine de 1976.
Les potentiels successeurs
Si la question d’un successeur se posait, Kamala Harris serait la candidate naturelle. «S’il se retirait, Joe Biden la soutiendrait», affirme Nicole Bacharan, spécialiste de la politique américaine. Toutefois, d’autres figures pourraient aussi entrer en jeu :
- Hillary Clinton, bien que jugée trop âgée et ayant déjà eu ses chances à deux reprises.
- Michelle Obama, souvent mentionnée, mais surtout comme un fantasme de démocrates en panique.
- Les gouverneurs Gavin Newsom (Californie), Gretchen Whitmer (Michigan), et Jay Robert Pritzker (Illinois) bien qu’ils manquent de notoriété nationale.
En somme, la perspective de remplacer Joe Biden ouvre un nouveau chapitre imprévisible pour le Parti démocrate, mettant en lumière les défis structurels et stratégiques auxquels il doit faire face avant les élections cruciales à venir.