Au sein de l’Union Européenne, la rotation des présidences tous les six mois constitue un moment crucial pour chaque pays membre. Dans ce contexte, la Hongrie se prépare à assumer ce rôle clé dans un climat politique et social complexe. Les enjeux sont nombreux pour ce pays d’Europe centrale, ainsi que pour l’ensemble de l’UE.
La Hongrie assume la présidence du Conseil de l’Union Européenne pour les six prochains mois. Le premier juillet marque le début de cette période critique, où les regards se tournent vers Viktor Orban et son gouvernement.
Une présidence sous haute surveillance
Bruxelles se prépare à des mois délicats. Le parcours de la Hongrie au sein de l’UE est parsemé de controverses, notamment en matière de respect de l’État de droit. Cette situation tendue impose une vigilance accrue de la part des institutions européennes, des diplomates et des responsables politiques.
Les provocations de Viktor Orban
Orban ne cache pas ses intentions de transformer cette présidence en une tribune politique. Le slogan choisi, « Make Europe great again », reflète ses aspirations et rappelle les politiques de l’ancien président américain Donald Trump. Dimanche dernier, il a annoncé la création d’un nouveau groupe parlementaire à Strasbourg, nommé Patriotes pour l’Europe. Cette mouvance vise à rallier des politiciens eurosceptiques de divers pays, pour former le groupe de droite le plus influent au Parlement européen.
Les membres fondateurs du groupe Patriotes pour l’Europe
Parmi les partenaires fondateurs, on retrouve des figures notables telles que l’ex-premier ministre tchèque Andrej Babis et le FPÖ autrichien dirigé par Herbert Kickl. Ces alliances stratégiques permettent d’atteindre le nombre nécessaire d’élus pour constituer un groupe parlementaire influent. Le groupe compte déjà 23 élus et espère l’adhésion d’autres partis, notamment ceux des pays d’Europe centrale.
Un programme politique ambitieux
La Hongrie ne souhaite pas seulement provoquer, mais également imposer ses priorités sur l’agenda européen. Les enjeux majeurs incluent :
- La compétitivité économique de l’UE
- Les partenariats stratégiques avec le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord pour lutter contre l’immigration illégale
- Le renforcement des relations entre l’UE et la Turquie
- La crise démographique en Europe
- L’intégration des pays des Balkans occidentaux dans l’UE
Les défis à venir
Bien que le gouvernement hongrois ait promis une présidence sous le signe de la coopération et de la médiation honnête, les sceptiques demeurent. Des questions cruciales comme les sanctions contre la Russie et le pacte sur la migration et l’asile risquent de susciter des tensions. Budapest devra naviguer avec prudence pour éviter de compromettre ses relations avec les autres États membres tout en avançant ses propres priorités.
En cette période charnière pour l’UE, toutes les parties prenantes attentent de voir comment la Hongrie gérera cette présidence complexe et pleine de défis.