Le Canada amorce une nouvelle ère avec le lancement de sa Stratégie pour une Intelligence Artificielle Souveraine, officialisée par le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne. Avec un budget de 2 milliards de dollars, cette initiative vise à positionner le Canada en tant que leader dans le domaine de l’intelligence artificielle en soutenant financièrement les entreprises locales et en développant une infrastructure de calcul robuste. Ce projet ambitionne non seulement d’accroître la capacité de calcul du pays, mais également de renforcer l’innovation et la compétitivité sur la scène mondiale.
Le gouvernement canadien a récemment marqué une étape significative dans son engagement envers le développement de l’intelligence artificielle (IA) en officialisant une stratégie fédérale ambitieuse. Dotée d’un budget de 2 milliards de dollars, cette initiative vise à renforcer l’écosystème technologique du Canada et à positionner le pays comme un acteur majeur sur la scène mondiale de l’IA. Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a souligné l’importance d’améliorer les infrastructures nécessaires pour soutenir cette croissance tout en mettant l’accent sur la sécurisation des données et des informations sensibles.
Un investissement significatif pour l’IA
Les tout premiers 700 millions de dollars de cette enveloppe financière seront destinés à soutenir les entreprises canadiennes qui aspirent à devenir des « champions canadiens en IA ». Cela se traduira par la construction ou l’agrandissement de centres de données informatiques,ici, pour accroître la capacité de calcul installée au Canada. De plus, 300 millions de dollars seront alloués pour offrir aux petites et moyennes entreprises (PME) un meilleur accès à des outils d’IA de pointe, facilitant ainsi leur intégration dans ce secteur en pleine évolution.
Infrastructure et délais de mise en œuvre
Le reste de la somme, soit un milliard de dollars, sera affecté à l’établissement d’une infrastructure publique destinée à l’IA. Le gouvernement prévoit de lancer, au printemps prochain, un appel à propositions pour dénicher les fournisseurs capables de développer cette technologie essentielle. Cependant, il est important de noter que le chemin vers la mise en fonction de cette infrastructure pourrait être long, comme l’ont révélé certaines consultations menées par le gouvernement durant l’été dernier.
Face à ces défis, le gouvernement a réservé 200 millions de dollars pour renforcer l’infrastructure publique existante. En parallèle, un autre segment de cet investissement sera consacré à la création d’une infrastructure plus petite, mais mieux sécurisée, sous la gestion de Services partagés Canada et du Centre national de recherches du Canada (CNRC).
Défis et préoccupations sectorielles
François-Philippe Champagne a fait savoir que le Canada veut se positionner en tant que force motrice dans l’écosystème mondial de l’IA. Toutefois, des voix s’élèvent dans le secteur pour souligner que la création d’une infrastructure capable de rivaliser avec les systèmes développés par des géants tels qu’OpenAI, Google ou Meta pourrait se révéler bien plus coûteuse que prévu. Dario Amodei, le PDG de la société d’IA Anthropic, a récemment estimé que le développement d’une telle technologie pourrait atteindre les 5 milliards de dollars américains.
Un autre défi majeur concerne la disponibilité de l’électricité, indispensable pour faire fonctionner ces centres de données énergivores. Les producteurs d’électricité, tels qu’Hydro-Québec, rencontrent des difficultés face à une demande croissante, alors que leur capacité de production reste stable. Récemment, la société QScale a dû suspendre son projet d’expansion de centres de données en raison de la réticence du Québec à lui accorder l’énergie nécessaire.
Écosystème en croissance
Malgré ces obstacles, l’écosystème canadien de l’IA continue de croître. Au cours des dernières années, pas moins de 670 jeunes entreprises spécialisées en IA ont vu le jour au Canada. Parmi elles, 30 entreprises ont réussi à signer au moins un contrat d’investissement d’une valeur d’un million de dollars ou plus dans les cinq dernières années, témoignant d’un intérêt croissant pour l’innovation dans ce secteur.
En conclusion, la stratégie fédérale sur l’IA représente un pas en avant vers une autonomie numérique pour le Canada. L’engagement à investir massivement dans les infrastructures et à soutenir les entreprises locales pourrait permettre au pays de se positionner comme un leader sur la scène internationale de l’intelligence artificielle. Cependant, les défis économiques et logistiques restent des obstacles à surmonter pour atteindre ces ambitions.