Le différend entre les États-Unis et la Russie concernant l’interdiction du logiciel de sécurité Kaspersky ne cesse de susciter des réactions. Le Kremlin a récemment dénoncé cette décision en la qualifiant de concurrence déloyale. Ces tensions soulignent les enjeux politiques et économiques liés à la cybersécurité à l’échelle internationale.
Le Kremlin accuse les États-Unis de concurrence déloyale
Le Kremlin a vigoureusement réagi à l’interdiction imposée par Washington sur le logiciel antivirus russe Kaspersky. Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a dénoncé cette décision comme une forme de « concurrence déloyale ». Selon lui, les États-Unis recourent souvent à de telles tactiques.
Les arguments de Moscou
Dmitri Peskov a souligné que Kaspersky Lab est une entreprise très compétitive sur le plan international, surpassant souvent ses concurrents. Le porte-parole a également fait valoir que l’interdiction est motivée par des raisons politiques plutôt que par des préoccupations de sécurité informatique.
Les justifications de Washington
Le département américain du Commerce a annoncé cette interdiction en raison de la supposée coopération de Kaspersky avec les autorités militaires et de renseignement russes. Cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions entre Moscou et Washington, exacerbées par le conflit en Ukraine.
Alejandro Mayorkas, secrétaire américain à la Sécurité intérieure, a déclaré que cette mesure est « vitale pour notre sécurité intérieure ». Les clients américains de Kaspersky ont jusqu’au 29 septembre pour trouver une alternative.
La réponse de Kaspersky Lab
Kaspersky Lab a condamné cette décision, estimant qu’elle est « prise sur la base du climat géopolitique actuel et de craintes théoriques ». L’entreprise affirme depuis des années son indépendance vis-à-vis des autorités russes.
En réponse à ces accusations, Kaspersky a publié un communiqué dans lequel elle assure avoir « démontré à de nombreuses reprises son indépendance de tout gouvernement » et déplore que les États-Unis aient « ignoré ces preuves ».
Perspectives et implications
Kaspersky, utilisée par plus de 400 millions d’utilisateurs et 270 000 entreprises dans le monde, envisage de contester cette décision en justice. L’entreprise est déjà interdite d’usage au sein des agences fédérales américaines depuis 2017. Plusieurs pays européens partagent également les inquiétudes des États-Unis à son égard.
Cette interdiction pourrait avoir des répercussions importantes dans le domaine de la cybersécurité et engendrer une réévaluation des fournisseurs de logiciels antivirus dans un contexte géopolitique tendu.