Dans un entretien poignant, le couple d’archers Lisa Barbelin et Thomas Chirault a fait part de leur déception face aux promesses non tenues par les institutions et les sponsors après les JO de 2024. Bien qu’ils aient brillé sur la scène olympique en remportant des médailles, les retombées escomptées en termes de soutien financier et d’engagement des entreprises se sont révélées vaines. Ce constat amer met en lumière un réalité troublante pour les athlètes, qui espéraient que leur réussite serait le tremplin vers un avenir plus serein, tant sur le plan professionnel que personnel.
Après avoir brillamment représenté la France aux JO de 2024, Lisa Barbelin et Thomas Chirault, médaillés en tir à l’arc, partagent leur amertume face à un système qui ne respecte pas ses engagements. Les retombées espérées des Jeux Olympiques, tant sur le plan sportif qu’économique, ne se sont pas concrétisées, laissant les athlètes face à une réalité difficile. Dans leurs déclarations, ils soulignent un manque de soutien de la part des institutions et des sponsors, faisant naître une frustration palpable.
Un rayonnement olympique décevant
Les deux athlètes, pensionnaires de l’Insep, avaient misé sur le prestige des JO de Paris pour booster leur carrière et attirer de nouveaux partenaires. Pourtant, alors que les médailles ont brillamment scintillé lors de la compétition, la suite s’est révélée moins éclatante. « On s’imaginait que ça allait faire venir des sponsors », témoigne Lisa, un sentiment partagé par son partenaire, Thomas. Quatre mois après la clôture, les résultats sont en deçà de leurs attentes. Les promesses d’un soutien renouvelé, largement vantées, semblent s’être évanouies comme un mirage.
Le clan des sponsors : une porte close
Au fil des mois, Lisa et Thomas ont multiplié les démarches pour engager des discussions avec des marques et des entreprises. Malgré leurs efforts, le tableau reste désolant. « Tous les partenaires privés arrivent à échéance bientôt, et à l’heure actuelle, on n’a pas signé de nouvelles choses qui nous permettent de se dire: ‘ok, on part sur quatre ans sereinement' », déclare Lisa avec une touche de désespoir. Les engagements antérieurs, évoqués à grand renfort de communication, n’ont pas débouché sur des contrats concrets, alimentant un sentiment d’abandon parmi les athlètes.
Une ambiance pesante et incertaine
La situation se complique encore plus avec l’environnement économique perturbé. Les deux archers mettent en lumière une frilosité croissante chez les sponsors, évoquant l’instabilité politique qui pèse sur leurs décisions. Les entreprises, déjà sur la défensive, avouent avoir des réticences à signer des contrats sur le long terme, craignant pour leur retour sur investissement. « On a eu quelques retours qui disaient que, au vu de l’instabilité actuelle, ils avaient du mal à s’engager », confie Thomas, montrant ainsi que le climat business n’est pas propice à des alliances durables.
Des promesses fiscales décevantes
En plus des déceptions en termes de sponsoring, les promesses d’aide économique ne se sont pas matérialisées. Lisa et Thomas sont d’autant plus frustrés de voir que les primes attribuées aux médaillés olympiques ne sont pas exonérées d’impôts, alors qu’ils avaient espéré bénéficier d’un soutien financier renforcé. « Oui, elles sont fiscalisées, ça fait aussi partie du fait qu’on se serve du rayonnement des athlètes », déclare Lisa, illustrant l’incohérence entre l’image valorisante des athlètes et leur traitement économique.
Entre espoir et désillusion
Les retombées envisagées des JO avaient pour but de catalyser l’engouement autour du sport de haut niveau. Toutefois, la réalité semble se heurter à des promesses non tenues et à une indifférence criante, créant un fossé entre les aspirations des athlètes et les réalités administratives et économiques. En réfléchissant sur leur parcours, Thomas déclare que « c’est vrai qu’on ressent ce poids politique sur les entreprises ». Ce sentiment de lutte constante pour obtenir ce qui leur a été promis est loin d’être anodin. Dans un monde où l’image et le flux de glorification des performances sont prépondérants, les athlètes se sentent parfois utilisés comme de simples vitrines.
Avec des rêves de succès et de soutien qui tombent à l’eau, Lisa Barbelin et Thomas Chirault signalent une réalité inquiétante pour les athlètes d’aujourd’hui. La dissonance entre discours et pratiques crée un malaise palpable, et les sportifs se battent non seulement pour leurs résultats, mais aussi pour leur reconnaissance et leur avenir.