Meta, le géant des réseaux sociaux, a récemment pris des mesures contre les messages visant les personnes de confession sioniste. Cette décision fait écho aux préoccupations croissantes liées à la propagation de discours haineux en ligne et soulève des questions sur la liberté d’expression et la lutte contre l’antisémitisme sur internet.
Un nouveau tournant pour la modération des contenus en ligne
Meta, le géant californien des réseaux sociaux, a annoncé la mise en place de nouvelles mesures visant à retirer les messages contenant le terme « sioniste » lorsqu’ils visent les personnes juives ou israéliennes et incluent des discours déshumanisants ou des stéréotypes antisémites. Cette décision intervient dans un contexte où le conflit à Gaza a exacerbé les discours de haine en ligne, y compris l’antisémitisme.
Les raisons derrière cette décision
La décision de Meta fait suite à une réflexion initiée il y a cinq mois en réponse à la polarisation croissante du discours public liée aux événements au Moyen-Orient. Grâce à l’aide d’experts tels que des historiens, des juristes et des associations, la société a voulu déterminer si l’utilisation du terme « sioniste » désigne les partisans d’un mouvement politique ou le peuple juif ou israélien. Les règles de Meta autorisent les attaques générales contre des membres de partis politiques, mais pas contre des groupes de personnes définies par leur nationalité ou religion.
Analyse et conclusions
D’après Meta, il n’existe pas de consensus global sur la signification du terme « sioniste ». Cependant, sur la base de recherches internes et d’enquêtes concernant l’utilisation du terme en lien avec des discours de haine dirigés contre les juifs et les Israéliens, la société a décidé de supprimer désormais les contenus ciblant les « sionistes ».
Exemples de contenus ciblés
Meta a indiqué plusieurs types de contenus spécifiques qui seront supprimés, notamment :
- Les affirmations selon lesquelles les sionistes contrôlent le monde ou les médias.
- Les comparaisons déshumanisantes, telles que des comparaisons avec des porcs, des saletés ou de la vermine.
- Les appels à la violence physique.
Jusqu’à présent, les modérateurs de Meta ne retiraient que les messages comparant les sionistes à des rats ou ceux où les juifs ou les Israéliens étaient clairement ciblés.
Le contexte social et politique
Le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre, a engendré une augmentation des attaques islamophobes et antisémites sur les réseaux sociaux. Cette situation a poussé Meta à agir pour contrer ces discours de haine en ligne.
Réactions et critiques
Amnistie internationale a cependant exprimé des réserves en février, appelant Meta à ne pas interdire les critiques du « sionisme » ou des « sionistes » en général, afin de ne pas étouffer les voix critiquant les violations systématiques des droits des Palestiniens par le gouvernement israélien.
Un équilibre délicat à trouver
Meta cherche à trouver un équilibre délicat entre la modération des discours de haine et la protection de la liberté d’expression. Ces nouvelles mesures reflètent l’engagement de l’entreprise à combattre les contenus haineux tout en s’efforçant de respecter les droits et les préoccupations des différents groupes concernés.
